Il est parfois difficile de trouver le bonheur dans un monde qui peut être triste.

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5_EIN-21-Sones-400.jpgKeith Sones

20 juin 2019

Prenez un journal ou parcourez votre distributeur de nouvelles préféré et vous verrez probablement une série de titres dramatiques annonçant la fin de notre planète telle que nous la connaissons. L’explosion démographique mondiale nous empêchera bientôt de nous nourrir. Le niveau des océans augmentera de manière significative d’ici quelques décennies, ce qui laissera des milliards de personnes sans abri et isolées. Les scandales politiques font maintenant partie du quotidien, avec une parade d’élus dont les transgressions sont régulièrement étalées en première page. Le gouffre entre les riches et les pauvres mènera inévitablement à une guerre civile mondiale et entraînera un effondrement complet de la société.

Ouf. Rien que de l’écrire m’épuise. Ce sont là des questions majeures de notre époque et chacune d’elles nécessite une attention particulière. Il y a cependant une raison d’être optimiste quant à notre avenir. Cette idée que j’ai eue a été fortement renforcée par une personne très improbable dans les circonstances les plus inattendues. 

En 2006, après avoir économisé pendant une éternité, ma femme Rosanne et moi avons emmené notre famille en vacances en Europe occidentale. Nos enfants apprenaient des langues secondes à l’école et comme nous croyons que les voyages sont très formateurs, nous nous sommes envolés pour Francfort où nous avons atterri en fin de journée le 9 juillet. Le carrousel de bagages de l’aéroport était une excellente source de divertissement pour nos enfants qui étaient ravis lorsque notre première valise est tombée du convoyeur. Un à un, les autres passagers ont ramassé leurs bagages et il a fallu un moment pour se rendre compte que cinq de nos six bagages enregistrés manquaient à l’appel et qu’ils ne nous accompagneraient pas lorsque nous quitterions l’aéroport. Rien de dramatique, mais tout de même un problème majeur. Mis à part mon fils Hunter, âgé de huit ans (qui était sans doute celui, parmi nous quatre, qui se souciait le moins de l’absence de vêtements et d’articles de toilette), nous avons commencé à envisager porter la même paire de chaussettes pendant plusieurs semaines. Il serait difficile de profiter de nos vacances sans la panoplie normale de chemises et de pantalons, mais British Airways nous a assurés qu’ils retrouveraient et livreraient nos bagages manquants à notre appartement loué à Paris.

Les amateurs de soccer se souviendront peut-être que la finale de la Coupe du monde a eu lieu le 9 juillet et avec la France parmi les deux derniers finalistes, nous voulions regarder le match chez eux. Bien que déconcertés par l’absence de bagages, nous étions déterminés à faire contre mauvaise fortune bon cœur et, d’un point de vue positif, la circulation sur l’autoroute était extrêmement légère. Après être entrés dans le pays de la devise « Liberté, égalité, fraternité », une station-service avec un comptoir-lunch nous a servi de siège aux premières loges du magnifique match, alors que nous nous nous sommes joints à un groupe de locaux blottis autour d’une petite télévision. C’était une fin émouvante car l’Italie à noyé les espoirs de victoire des français, mais nous avons roulé pendant la nuit car notre objectif était de trouver une chambre d’hôtel près de Paris avant de nous rendre en ville le lendemain.

Reims, 1 h a.m. Épuisés par le décalage horaire et le voyage à partir de Francfort, nous avons finalement réussi à nous loger et nous nous sommes effondrés dans un lit. Demain ce serait une journée formidable, me suis-je dis, et j’ai sombré dans un profond sommeil.

La matinée a apporté soleil et chaleur et Rosanne, Hollie et Hunter venaient tout juste de se réveiller. Je me suis dirigé vers la pâtisserie la plus proche pour un petit-déjeuner composé de pâtisseries décadentes. J’ai profité d’une balade le long du canal et, armé d’une boîte chargée de plus de calories qu’il n’en faudrait pour la population d’une petite ville, je suis rentré à l’hôtel détendu et attendant avec impatience de voir ce que le reste du voyage avait à offrir.

Et puis tout s’est écroulé.

Lorsque j’ai ouvert la porte de la chambre, les enfants ont sauté du lit pour voir quel genre de délices se cachait dans la petite boîte à pâtisseries. Pendant qu’ils choisissaient leurs tartelettes, j’ai jeté un œil et j’ai remarqué que Rosanne se préparait pour la journée en utilisant son fer à cheveux (heureusement, elle avait gardé quelques articles de toilette nécessaires dans son bagage à main) pour aplatir et lisser ses longs cheveux blonds habituellement bouclés. Mais quelque chose semblait bizarre dans cette scène pourtant sereine. En un instant, j’ai décelé le problème. Les préparatifs calmes et ordonnés ne comprennent généralement pas la fumée qui s’échappe de la tête de votre conjoint.

Horrifié, j’ai dit : « Chérie, il y a de la fumée qui sort de tes cheveux! » Elle m’a répondu avec un sourire : « Oh, ça va, c’est tout simplement l’huile que j’utilise pour défriser mes cheveux. » Mais ce n’était vraiment pas ce qu’il me semblait. Sans réfléchir, j’ai examiné la scène. Fer à cheveux – enveloppe en plastique fondue. Odeur – cheveux brûlés. Convertisseur de tension – bon marché. La version de qualité supérieure était toujours dans nos bagages en tournée européenne. Mon esprit tourmenté – appréhension.

Je l’ai rapidement convaincue de s’arrêter. Rejetant initialement mon inquiétude, elle passa ses doigts dans ses cheveux, s’attendant à sentir des mèches douces, souples et droites. Ce n’est pas ce qui est arrivé. Au lieu de cela, sa main fut saluée par des cheveux crépus, brûlés et secs qui tombaient en ruine. Pas seulement la pointe des cheveux, mais jusqu’au cuir chevelu. Son sourire s’est évaporé et c’était comme si elle avait reçu un coup à l’estomac.

Prenons maintenant le temps de se remettre en contexte. Nous avions ici une famille qui avait passé deux journées pénibles et fatigantes à se rendre au point de départ de nos vacances de rêve, mais on nous a dit que la majorité de nos bagages effectuaient un voyage différent du nôtre. Le décalage horaire et la frustration de Rosanne, mêlés au fait que son fer à cheveux avait adopté une politique de la terre brûlée, ont déclenché une explosion nucléaire. Je me souviens de quelques phrases clés, notamment « Ce ne sont pas les vacances pour lesquelles j’ai signé! » et « Oh mon Dieu, ils sont fichus, mes cheveux sont fichus! ». Je sais qu’il y en a d’autres, mais je les ai involontairement bloqués de ma mémoire. Les enfants s’étaient retirés et se cachaient littéralement derrière le lit, terrifiés pour leur vie et demandant si nous retournions à la maison. S’il y avait eu encore de l’espace derrière le lit, je m’y serais moi-même réfugié. Si vous croyez qu’il n’existe par pire colère qu’une femme bafouée, essayez de faire flamber ses cheveux et observez ce qui se passe. 

Les heures suivantes sont un peu floues. Nous avons décidé que non, nous ne rentrerions pas chez nous et nous nous sommes mis à essayer de planifier les prochaines étapes. Bien que son rêve de marcher sur l’avenue des Champs-Élysées avec de grandes lunettes de soleil encadrant ses cheveux dorés ait été anéanti, Rosanne est intelligente, pragmatique et déterminée. Elle s’est rendue compte qu’elle se dirigeait vers la capitale mondiale de la mode et qu’il devait bien y avoir un coiffeur décent ou deux. En jetant un coup d’œil à sa crinière autrefois si ravissante, ma première pensée fut : « Vous ne pouvez pas voir ce que je fais », mais j’ai pensé que le dire à voix haute ne serait pas particulièrement productif et j’ai alors conclu qu’un accord serein serait le meilleur plan d’action.

Bien que je ne m’en sois pas rendu compte lorsque j’ai réservé nos quartiers parisiens, l’appartement était situé dans un arrondissement branché, qui attirait à son tour plusieurs jeunes gens branchés. En déambulant dans le secteur, nous sommes tombés sur un salon de coiffure très fréquenté et rempli d’une clientèle aussi variée que les styles de coiffure qu’on y retrouvait. Notre capacité de converser en français avec le personnel était aussi limitée que leurs talents en anglais, mais avec quelques signes et un peu d’interprétation de la part de Hollie, une jeune femme a invité Rosanne dans son sanctuaire. Ce n’est que plus tard que j’ai réalisé qu’elle n’avait pas semblé surprise de la situation dans laquelle se trouvait ma femme. En effet, le regard sur son visage semblait dire « Oh, pas de problème. J’ai des gens qui se brûlent les cheveux trois fois par jour ».

Ensuite, l’attente. La tension que les enfants et moi-même avons ressentie était énorme, mais quelques heures plus tard, Rosanne a émergé. Si j’étais choqué quand j’ai d’abord vu la fumée sortir de sa tête, j’étais encore plus surpris quand j’ai vu à quel point la jeune artiste de salon avait réussi à relever le défi. Bien que beaucoup plus courte qu’avant, la chevelure était une œuvre d’art. Saine, brillante et, surtout, elle encadrait le visage de ma femme SOURIANTE! Le processus avait nécessité une coupe, un traitement du cuir chevelu et l’utilisation d’un produit hydratant sans doute développé par un alchimiste du 14e siècle qui pourrait transformer le désert de Gobi en forêt tropicale.

Et ça a fonctionné. À notre plus grand étonnement, la préposée que nous avons rencontrée avait des compétences et une expérience qui allaient bien au-delà de ce que j’avais imaginé possible. Le reste des vacances a été fantastique et nous avons rapporté de nombreux souvenirs à la maison.

La leçon du 10 juillet 2006 m’est restée. Peu importe le niveau de difficulté que présente un défi, même si vous estimez que quelque chose est irréparable, quelqu’un aura la solution. Maintenant, vous pouvez dire que la surpopulation ou la fonte des calottes glaciaires sont des problèmes beaucoup plus graves que les cheveux brûlés, et vous auriez raison, mais ce n’est pas le problème. Remontez dans l’histoire. La Grande Dépression. Les guerres mondiales. Un énorme trou dans la couche d’ozone. La Guerre froide nucléaire. Les pluies acides. La déforestation. Tous ces éléments constituaient une menace importante à leur époque (certains le sont toujours) et les populations étaient convaincues que la fin était proche. Mais nous avions oublié que l’être humain a la capacité de réparer, d’améliorer, d’évoluer.

Alors aujourd’hui, quelle est la réponse la plus appropriée à la politique climatique? Ou le réseau électrique est-il pris en otage par une cyberattaque ou devient-il redondant? Où se trouvent les réponses? J’ai quelques idées concernant le côté électrique des choses, mais je n’ai certainement pas toutes les solutions dans un journal secret. Ce que je sais, c’est que, peu importe que le problème soit grand ou petit, il y a toujours des gens avec une pensée novatrice et des compétences insoupçonnées qui s’efforcent d’améliorer les choses un jour à la fois. Cela a toujours été comme ça. En tant qu’individus, nous sommes tous loin de la perfection, mais collectivement, nous allons nous en sortir.

Alors demeurez positifs et n’ayez pas peur de chercher des solutions où que vous soyez et quelles que soient les circonstances.

Et lorsque vous voyagez, mettez vos vêtements dans un bagage à main.

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