L’environnement circulaire bâti au Canada : Un examen de l’état actuel, des lacunes et des opportunités

16-mai-2024

Citation: Goodland, H., and Walsh, K. (2024). The circular built environment in Canada: A review of the current state, gaps and opportunities. Canadian Standards Association, Toronto, ON.

Résumé

L’industrie de la construction est une grande consommatrice de ressources naturelles et a un impact significatif sur l’environnement. Un environnement circulaire bâti (ECB) est nécessaire pour gérer l’offre de plus en plus limitée de ressources naturelles, minimiser les déchets et réduire les émissions de carbone, tout en fournissant les logements et les infrastructures dont la société a besoin.

L’ECB propose une alternative à l’économie linéaire actuelle « prendre-faire-utiliser-jeter ». Il s’agit d’un système réparateur et régénérateur dont l’objectif est de récupérer la valeur des bâtiments existants, d’augmenter leur durabilité et de créer de nouveaux bâtiments dont les matériaux peuvent être utilisés et réutilisés à long terme.

L’ECB n’en est qu’à ses débuts au Canada. Les obstacles à l’ECB comprennent les coûts de transition, le manque de sensibilisation, la fragmentation de l’industrie, la complexité de la chaîne d’approvisionnement et l’incohérence des réglementations. La généralisation de l’ECB nécessitera une collaboration entre les pouvoirs publics, les entreprises et les universités. Les normes peuvent jouer un rôle important dans l’adoption de la circularité en fournissant le langage que nous utilisons pour l’identifier, des conseils pour les politiques et les réglementations, et des exemples pour faciliter l’adoption.

Par le biais d’une analyse documentaire, d’entretiens avec des leaders de l’industrie et de deux tables rondes, cette étude a cherché à explorer l’état actuel de l’ECB au Canada, à identifier les lacunes et à recommander une voie à suivre.

Les mesures suivantes peuvent être prises dans l’ensemble du secteur de la construction :

  • Créer un cadre national de gestion des déchets avec des mesures, des définitions et des objectifs harmonisés entre les régions et les provinces.
  • Inclure les exigences et les références relatives au carbone incorporé dans les codes et les politiques.
  • Intégrer les critères d’ECB et la manière d’utiliser les matériaux récupérés dans les normes de conception pour les principaux matériaux structurels référencés dans le Code national du bâtiment du Canada (CNB). Il s’agit notamment de l’acier, du béton, du bois et de la maçonnerie.
  • Simplifier la certification des matériaux récupérés en vue de leur réutilisation (et non de leur recyclage).
  • Créer un réseau pannational de marchés pour les matériaux réutilisés en augmentant les frais d’élimination.
  • S’engager dans un mandat national de modélisation des données du bâtiment (BIM) afin de faciliter la gestion des données du projet et l’établissement de rapports.
  • Étendre les feuilles de route de la politique « zéro net » pour couvrir l’efficacité des déchets et des ressources et les autres avantages offerts par les pratiques circulaires.

Des lacunes ont été identifiées et des recommandations ont été formulées dans les six catégories suivantes :

  • Définitions : Des définitions normalisées peuvent atténuer l’utilisation incohérente de la terminologie relative à la circularité au Canada. Ces définitions sont nécessaires pour harmoniser les perceptions. Une éducation et une sensibilisation supplémentaires peuvent informer l’industrie sur la valeur de la circularité.
  • Normes : Des mesures et des conseils peuvent être incorporés dans les normes pour aider à fixer des objectifs et à établir une voie pour les atteindre. La recherche sur les normes apporte la légitimité technique nécessaire pour encourager leur adoption et les spécifications de leur mise en œuvre. La recherche sur la réutilisation des matériaux structurels a été spécifiquement identifiée comme un besoin pour encourager l’ECB.
  • Données, mesures et indicateurs : Des données sont nécessaires pour comprendre où se situent les besoins les plus importants et où des progrès peuvent être réalisés rapidement. Les spécifications des matériaux dans les déclarations environnementales de produits (DEP) peuvent être plus cohérentes et accessibles, et les évaluations du cycle de vie (ECV) peuvent être créées de manière plus cohérente à des fins de comparaison. Les taux de détournement et de recyclage des déchets peuvent être analysés dans les différentes régions afin de déterminer où davantage de ressources peuvent être allouées à des activités de réutilisation ou de détournement des matériaux. Un indice de circularité pourrait être élaboré à partir de ces données afin d’identifier l’excellence et les meilleures pratiques en matière d’écoconception.
  • Gouvernance : Les codes nationaux devraient ajouter des orientations sur la modification, le changement d’utilisation et la déconstruction des bâtiments existants, ainsi que sur l’utilisation de matériaux de récupération. La gouvernance peut également fournir des orientations sur l’utilisation d’éléments préfabriqués conçus pour être désassemblés, afin d’alléger le fardeau des autres voies de mise en conformité lors de l’approbation des projets.
  • Questions techniques : Les questions techniques telles que le choix des matériaux, la conception d’une structure et la manière dont les composants sont reliés sont essentielles à l’adoption de l’EBC. Il existe un manque d’accessibilité à ces informations et de conseils sur la manière de les utiliser.
  • Obstacles liés au marché : Les pratiques circulaires se heurtent à des obstacles commerciaux. L’effort supplémentaire requis empêche de trouver des matériaux réutilisables, de concevoir pour la déconstruction ou de prendre en compte le coût du cycle de vie complet plutôt que les coûts immédiats de construction ou de réparation. Les marchés publics et les contrats ont besoin de modèles actualisés.

L’EBC jouera un rôle crucial dans l’atténuation des émissions intrinsèques alors que le Canada collabore avec d’autres nations pour minimiser l’empreinte carbone des bâtiments et faire face aux impacts du changement climatique. L’établissement d’un EBC nécessite un changement de paradigme dans l’approche de l’utilisation des matériaux, englobant des considérations telles que l’extraction, la conception, la réutilisation et le détournement des décharges. Bien que cette transformation prenne du temps, le processus peut être accéléré en s’appuyant sur des exemples de techniques existantes au Canada et à l’étranger, et en adoptant des méthodes novatrices qui pourraient émerger à mesure que la dynamique de l’EBC gagne du terrain.

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