Rachelle Caron une leader qui aime bien regarder le changement droit dans les yeux

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lme15_f_rachelle_caron_400.jpg15 avril 2017

Par Line Goyette

Rachelle Caron,  directrice générale de Westburne est originaire de la Gaspésie ce qui pourrait bien expliquer pourquoi elle n’a pas froid aux yeux et peut anticiper les tendances du marché, qu’elle voit venir de loin. Dans le monde changeant de la distribution, c’est un atout de taille. Sous des dehors discrets se cache une leader intrépide. Comptable agréée de formation, Rachelle définit elle-même son parcours comme étant non traditionnel. Depuis qu’elle est à la tête de Westburne elle connait des réussites éclatantes. Voyons de plus près qui est Rachelle Caron.

Comment avez-vous décidé de faire carrière dans l’industrie électrique?

« À ma sortie de l’université, j’ai travaillé dans un cabinet comptable et mon client principal était un distributeur de produits de climatisation et réfrigération. J’ai assez rapidement joint cette entreprise qui a été achetée par Westburne. J’ai eu alors la possibilité incroyable de toucher à tout, à tous les aspects d’une entreprise et non seulement les finances et  les opérations comme il échut traditionnellement aux comptables agréés. J’ai pu faire dès le début de ma carrière un tour d’horizon de tous les aspects d’une organisation et ainsi comprendre ce qu’était une entreprise en distribution et le service à la clientèle. J’ai gravi les échelons jusqu’à devenir contrôleure pour l’est du Canada. Quand Westburne a été achetée par Rexel au début des années 2000, l’entreprise s’est concentrée sur les produits électriques et je suis devenue directrice générale de Westburne en 2002. »

Quels sont les principaux changements que vous avez observés dans la distribution électrique au cours des dernières années et quels changements anticipez-vous pour les prochaines années?

« Il est facile de parler du passé, un peu moins de l’avenir. Il y a eu beaucoup de changements/fusions/acquisitions dans l’industrie. Les changements du côté des fournisseurs et manufacturiers ont modifié quelque peu la donne du côté des distributeurs. Ça a amené des défis intéressants et je crois que ce processus d’acquisitions va se poursuivre. Depuis 2013, on vit aussi des défis économiques importants dus notamment à  la chute des prix des matières premières et à un certain ralentissement économique. Nos clients ressentent les effets de ce ralentissement et ont de nouvelles demandes et de nouvelles attentes. Le distributeur doit s’adapter rapidement pour offrir une expertise et des solutions à valeur ajoutée. Je dirais que ça apporte un certain dynamisme dans l’entreprise et une multitude d’opportunités.»

« Avec Internet, tout est rapide. L’information est au bout de nos doigts. Le web révolutionne la façon de faire des affaires. Le distributeur peut faire sauver du temps au client, faire une différence en lui offrant des solutions sur mesure devant l’abondance d’information qu’il retrouve sur la toile. Un autre changement important est la présence de la nouvelle génération tant chez les clients que chez nos employés et ceux de nos fournisseurs. Celle-ci  met l’accent sur les relations interpersonnelles. Il faut apprendre à conjuguer avec les jeunes qui veulent apprendre vite et avoir un impact. C’est certainement un très beau défi pour notre industrie qui nous force à nous renouveler sans cesse. S’il y a une phrase que je ne peux vraiment plus entendre c’est « On a toujours fait les choses ainsi pourquoi changer. »

«  La technologie DEL a aussi eu un impact majeur sur notre industrie. Nous parlons maintenant de solutions et non plus de produits. L’électricité est au cœur des nouveaux moteurs économiques et des changements qui se profilent à l’horizon comme l’industrie 4.0 et le Big Data. Ça représente d’énormes opportunités pour nous. Nous aurons besoin de nouvelles expertises et il faut s’y préparer, anticiper ces changements. »

Quels ont été vos plus beaux défis au cours de votre carrière? Les plus difficiles?

« Ma plus grande réalisation c’est certainement d’avoir positionné Westburne à un niveau de leader dans l’industrie. Je dirais que de façon globale mon plus beau défi a été de bâtir une équipe dynamique qui nous a permis d’y arriver.  Il a fallu souvent sortir des sentiers battus, oser des investissements dans des créneaux non traditionnels. Il faut absolument se positionner en avant des tendances pour pouvoir faire une différence. Quand on a senti le vent venir du côté des énergies renouvelables, si on m’avait demandé de fournir des résultats anticipés sur l’adoption de ces nouvelles technologies je suis certaine qu’ils n’auraient représenté que 10 % de ce que nous avons réalisé. Bien sûr qu’on fait toujours face à la résistance quand on veut introduire des changements, mais la gestion du changement ça fait partie de mon quotidien. D’ailleurs, le thème de notre réunion annuelle cette année était   Le pouvoir du changement.  Un changement pour moi est toujours positif tout dépend de la façon dont il est géré. »

Être une femme dans un monde d’hommes, est-ce selon vous un avantage ou un handicap ou un peu des deux?

« Cette question me fait toujours sourire, c’est plus une légende urbaine. J’ai été nommée directrice générale chez Westburne  un premier avril, les paris étaient ouverts : femme et comptable dans un monde d’hommes, c’était une combinaison improbable pour ce poste, mais j’y ai pris ma place. Notre industrie est très respectueuse des gens qui la composent, on se côtoie beaucoup dans de nombreuses occasions. Je suis déterminée et bien entourée et c’est ainsi qu’on peut faire une différence et s’imposer comme leader que l’on soit un homme ou une femme. »

Avez-vous un message pour les jeunes, femmes ou hommes, qui voudraient joindre notre industrie?

« Venez nous rejoindre. Notre industrie de façon générale est en continuel renouvellement. Tous les défis liés à l’énergie, à l’environnement, le big data, l’industrie 4.0, offrent d’immenses possibilités et nous sommes privilégiés de pouvoir offrir des carrières passionnantes et dynamiques à la convergence de ces technologies. » .

Si votre parcours professionnel était à refaire, que feriez-vous différemment?

« J’aurais fait plus tôt le saut dans la gestion d’entreprise. Quand j’étais contrôleure, je manquais de gaz pour alimenter ma passion. Être contrôleure, c’est regarder dans le rétroviseur, travailler avec les chiffres passés et les analyser. Être au niveau de la gestion, c’est regarder en avant, prendre des décisions qui ont un impact non seulement sur les résultats, mais aussi sur nos employés. Je suis très orientée sur le développement des employés et les voir grandir dans l’organisation c’est très stimulant. »

Y a-t-il une personne qui vous a inspiré pendant votre parcours professionnel ou personnel?

« Au début de ma carrière chez Westburne, j’ai eu la chance de travailler avec un vice-président qui m’a beaucoup aidé et parrainé au cours de mes différentes étapes dans la hiérarchie de l’entreprise. Je suis privilégiée de venir d’une famille qui a de bonnes valeurs qui m’ont toujours servi de guide et j’ai eu la chance d’être bien entourée et d’avoir un conjoint exceptionnel pour me supporter. À mon tour, j’appuie la formation chez les jeunes et j’essaie d’influencer les décideurs pour qu’ils y mettent la main à la pâte. »  

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