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J’ai deux questions à vous poser

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30-novembre-2023

Première question : combien de personnes pensez-vous rencontrer au cours de votre vie?

À vrai dire, ce n’est pas si difficile à évaluer. Bien entendu, il faut émettre plusieurs hypothèses pour représenter la personne « typique », mais c’est possible.

Avant de vous révéler le chiffre, je dois préciser quelque chose. Quand je dis « rencontrer », je parle de tous ceux qui croiseront votre chemin, qu’il s’agisse du commis à l’épicerie, de tous les enfants présents lors de votre premier jour d’école, de vos voisins ou du passant qui vous a aidé à sortir votre voiture du fossé par un après-midi neigeux. Chacun d’entre eux. Mais pour que le nombre total soit raisonnable, vous ne pouvez les compter qu’une seule fois, même si vous les croisez tous les jours.

Alors, vous avez une idée?

D’accord, laissez-moi vous faire gagner du temps.

80 000.

Cela fait beaucoup de monde, mais si on considère que l’on rencontre quotidiennement pas loin de trois nouveaux visages pendant 29 000 jours et que l’espérance de vie est d’environ 80 ans, le calcul se tient. Bien sûr, il y a des jours où vous ne rencontrerez que très peu de personnes, voire aucune, mais d’autres où vous assisterez au concert de votre groupe préféré et il faudra ajouter quelques douzaines de nouvelles personnes. Comme je vous le disais, les hypothèses sont nombreuses.

Voici maintenant la deuxième question : parmi ces dizaines de milliers d’humains que vous rencontrerez, combien d’entre eux auront une influence significative sur votre vie? Je ne parle pas seulement des célébrités, de vos meilleurs amis et des membres de votre famille, bien qu’ils en fassent certainement partie. Je parle des personnes qui vont littéralement changer votre vie.

Que vous le sachiez ou non, vous avez dans votre vie des personnes qui vous ont donné des leçons d’une extrême importance, qui sont si fondamentales dans votre réussite qu’aucune somme d’argent ne pourrait vous offrir une meilleure formation. Mais vous ne le savez peut-être pas. En effet, ces leçons cruciales sont souvent dissimulées sous une autre forme ou tout simplement cachées. Comme une statuette d’immunité cachée dans l’émission télévisée « Survivor », elle est toujours là mais ne sert à rien tant qu’on ne la trouve pas et qu’on ne l’utilise pas. Il faut la chercher, et il faut parfois la chercher très longtemps. Il y a eu des moments dans ma vie où j’ai tout de suite compris la leçon. À d’autres moments, il m’a fallu des années pour y parvenir.

Je vais vous raconter quatre histoires vécues avec des personnes qui m’ont enseigné la vie au moment où j’en avais besoin et qui ont eu un impact considérable sur moi. La liste des personnes que j’ai rencontrées et de qui j’ai reçu des « formations » est longue, mais je me limiterai pour l’instant à ces quatre histoires.

Avant de poursuivre, je tiens à mentionner un autre point important. Ma plus grande fan, ma plus précieuse formatrice et ma meilleure amie est, et a toujours été, ma femme Rosanne. Du moins, depuis que je l’ai rencontrée le 7 522e jour de ma vie. Les gens qui nous connaissent seront entièrement d’accord avec moi.

Les noms n’ont pas été changés. Si vous vous reconnaissez – et vous saurez qu’il s’agit de vous – je vous remercie.

  1. Melvin.

Lorsque j’étais enfant, je n’étais pas particulièrement doué pour le sport, suffisamment pour jouer au baseball ou au football dans mon quartier, mais guère plus. Comme j’étais un enfant du nord du Canada, on aurait pu penser que chausser une paire de patins à glace et saisir un bâton de hockey aurait été mon premier choix, mais je n’ai jamais été très doué pour le patinage et me faire écraser sur la glace par des enfants plus rapides et plus forts que moi n’a jamais été ma vision du plaisir, alors je me suis contenté de pratiquer des sports où le fait d’être médiocre n’entraînait pas de fractures ni une perte de confiance en soi.

À 15 ans, je suis devenu plus grand et plus fort, mais j’ai toujours perçu le monde du sport comme je l’avais toujours fait. Je n’étais pas très doué, alors il valait mieux que je joue au champ gauche. À la fin de l’année scolaire, j’ai rencontré Mel.

C’était un nouveau professeur, alors bien sûr je l’appelais M. _, mais c’était vraiment Mel. Il avait l’esprit vif, était doué en sport et intelligent, le genre de personne que j’admirais généralement du haut des gradins, mais à laquelle je n’arrivais jamais à m’identifier. Vers la fin de l’année, il m’a demandé si je jouais au basketball. La conversation s’est déroulée comme suit :

« Tu joues au basketball? »

« Non, je ne joue pas. »

« Tu devrais, tu as le physique qu’il faut. »

« Je n’ai jamais joué. »

« Tu devrais faire les essais pour entrer dans l’équipe l’année prochaine. »

« Je n’ai jamais joué, je n’y arriverai donc probablement pas. »

« Je t’aiderai. »

Mel n’a pas accepté un « non » comme réponse. Il m’a persuadé de me rendre au gymnase et m’a enseigné les bases du jeu. Tout l’été, il a travaillé avec moi, même lorsque je n’étais pas très motivé. Il a passé beaucoup de temps à m’aider, à m’entraîner, à me pousser, à me faire transpirer. Son dévouement s’est poursuivi tout au long de l’année suivante, des samedis ensoleillés de l’été aux matins sombres et froids de janvier. Il n’a jamais cessé de me soutenir. Et ça a fonctionné. Je suis devenu relativement bon à un jeu auquel je n’avais même jamais songé à jouer. Tout cela grâce à Mel.

Qu’ai-je appris? Avec beaucoup de travail et de bons conseils, je peux atteindre un plus haut niveau d’accomplissement personnel.

  1. Dennis.

J’avais une trentaine d’années et je travaillais comme gestionnaire de la sécurité dans une petite compagnie d’électricité. Ingénieur de formation et d’expérience, Dennis avait été embauché comme cadre supérieur pour gérer et superviser une partie importante des activités opérationnelles de l’entreprise. Il faisait partie de ces gens qui semblent détenir de nombreuses connaissances et qui sont tout aussi à l’aise avec une feuille de calcul complexe qu’avec la réparation de votre tondeuse à gazon. Confiant, logique, talentueux, c’était un gestionnaire honnête et ferme lorsqu’il le fallait, mais il était agréable à côtoyer. Le genre de personne qui fait avancer les choses.

Un jour, lui et son collègue qui dirigeait le service d’ingénierie de l’entreprise m’ont fait venir dans une salle et m’ont demandé si un rôle dans les opérations m’intéresserait. Je n’avais jamais rien fait de tel, je n’avais jamais géré un budget important ni des dizaines d’employés, mais j’étais flatté qu’ils me posent la question. J’ai été étonné mais heureux d’obtenir le poste.

Au cours des années qui ont suivi, j’ai été confronté quotidiennement à des problèmes de personnel, à des restrictions budgétaires et à des plaintes de la part des clients. Il y a eu une grève syndicale. Des coupures budgétaires. Des problèmes d’équipement. Ne sachant pas toujours comment gérer la situation, je me retrouvais régulièrement dans le bureau de Dennis. Il me donnait son avis sur le sujet et faisait toujours quelque chose de particulier avant la fin de notre discussion. Il me disait qu’il était persuadé que je trouverais une solution. Ensuite, il s’en allait et me laissait me débrouiller.

Qu’ai-je appris? Que même lorsque j’avais le sentiment d’être un imposteur, que j’étais dépassé par les événements, je pouvais trouver des solutions et collaborer avec l’équipe pour progresser dans un rôle de « chef d’équipe ».

  1. Raymond.

Ray était également un ingénieur doté d’une vaste expérience dans un service public d’électricité, mais il était totalement différent de Dennis. Je travaillais au sein d’une nouvelle entreprise depuis quelques mois et j’avais retrouvé mon rôle de gestionnaire principal de la sécurité quand j’ai été transféré sous la supervision de Ray. C’était un homme nerveux de nature, qui était à l’aise quand venait le temps de parler de son champ d’expertise technique, mais qui perdait ses moyens lorsqu’il devait aborder d’autres sujets dont il était responsable et pour lesquels il n’avait pas d’expérience. Il s’appuyait énormément sur la théorie alors que la pratique opérationnelle aurait souvent été préférable. Mes propositions d’application pratique se heurtaient souvent à son approche pragmatique. Bref, nous n’étions pas toujours d’accord.

Il a fallu quelques années avant qu’il ne décide de me remplacer. Pour moi, il s’agissait d’une rétrogradation publique : je passais d’un poste convoité à un poste où je me retrouvais relégué aux oubliettes au fond d’un bureau satellite. Lorsqu’un chasseur de têtes m’a appelé pour me proposer un emploi dans le secteur privé, j’ai rapidement décidé de quitter cet emploi.

Je suis heureux de l’avoir fait, car cela m’a permis de vivre de nouvelles et merveilleuses expériences auxquelles je n’aurais jamais pu penser si j’avais continué à travailler pour Ray.

Qu’est-ce que j’ai appris? Je peux survivre à bien des choses, mais au final, il vaut mieux écouter les signes que la vie vous envoie. Le mauvais comportement des autres peut fermer une porte, mais en ouvrir une autre, bien meilleure, au même moment. Il ne cherchait pas à m’aider, mais il a réussi à me construire un bien meilleur avenir que je ne l’aurais fait moi-même.

  1. Michael.

Je connaissais Mike depuis quelques années, mais surtout dans un contexte social. Il était plein d’énergie, c’était un bon homme d’affaires et il était toujours prêt à faire la fête. Nous avons vécu ensemble quelques gueules de bois et nous avons fait des allers-retours dans nos vies respectives, toujours à la recherche d’une relation d’affaires plus solide, mais sans jamais y parvenir.

Mike était, et est encore aujourd’hui, d’une honnêteté exemplaire quant à sa vision du monde, des gens et de lui-même. Il était passionné par son entreprise et cherchait sans cesse des moyens susceptibles d’en favoriser la croissance. Tel un papillon de nuit attiré par une flamme, sa spontanéité et sa personnalité authentique m’ont toujours séduit, en particulier lorsque je rencontrais des hommes d’affaires qui vous poignardaient dans le dos en vous souriant. Mike était à la fois le lapin Energizer, Mick Jagger et la Chambre de commerce locale.

Alors, lorsque j’ai traversé une période difficile de ma vie, lorsque mes habitudes et mon comportement ont pris le dessus, la première personne que j’ai contactée à quatre heures du matin a été… Mike. Je savais que c’était la bonne personne, qu’il serait là pour moi au moment où j’en avais le plus besoin. Et fidèle à son style, Mike a été là, comme personne d’autre n’aurait pu l’être. Et il l’est toujours.

Il existe un adage consacré dans la communauté des entraîneurs sportifs qui explique comment ouvrir l’esprit d’un athlète. Il est simple et clair : « Avant de s’intéresser à ce que vous savez, les athlètes veulent savoir à quel point vous vous intéressez à eux ». Cet adage s’adresse aux jeunes sportifs, mais il s’applique tout aussi bien aux employés, aux gestionnaires, aux collègues et aux amis.

Mike se soucie des autres.

Qu’est-ce que j’ai appris? Il faut une équipe pour vous permettre de réussir, mais les membres de l’équipe ne sont souvent pas ceux que vous choisiriez dans une salle de conférence bondée ou une salle de classe aseptisée. Ceux qui vous aideront vraiment peuvent venir de n’importe où.

Pour ma part, il s’agit de leçons de leadership auxquelles je n’aurais eu accès nulle part ailleurs. Si vous tapez dans Google l’expression « caractéristiques du leadership », vous trouverez des milliers de sites web et d’articles qui parlent tous de la même chose. La plupart ressemblent à une recette avec pour ingrédients la sincérité, la concentration, l’empathie, le respect, le courage, l’intégrité et l’humilité. Je suis d’accord avec tout cela. Mais ce n’est pas tout. J’ai cuisiné des tas de recettes et vous ne voudriez pas manger mes plats. Il manque une chose.

La vie est une affaire personnelle. Nous faisons tous l’expérience de la vie, mais nous avons parfois besoin de prendre du recul et de réfléchir à sa signification et à sa façon de nous aider. Les gens qui vous ont ouvert les yeux, vous ont donné de la force et une conscience sociale sont là, dans votre vie de tous les jours. Elles peuvent prendre la forme de collègues, d’amis ou même d’ennemis, mais cherchez-les. Ils vous ont offert un cadeau unique, prêt à être déballé et utilisé. L’expérience vous permet d’acquérir des connaissances sur le monde et sur vous-même, de respecter vos capacités, vos peurs et vos inquiétudes sans que celles-ci ne vous gênent. Au contraire, elles vous informent et vous permettent d’être la personne forte et compétente que vous êtes vraiment.

Au moment où j’écris ces lignes, je suis à mi-chemin du 21 687e jour. Comme vous, je ne sais pas ce qui m’attend. Mais grâce à la formidable équipe de coachs de vie qui m’a été offerte, je suis prêt.

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