Les défis d’un millénial de troisième génération

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LME40_f_2---Patrick-Laplante_400.jpgPar Patrick Laplante

2 octobre 2017

Notre entreprise, Laplante & Associés, a été fondée par mon grand-père Léo en 1955, après quoi est arrivée la deuxième génération – mon père Paul en 1978 et mon oncle Marc en 1983. Et me voici, successeur potentiel de troisième génération, ayant intégré le monde des agents manufacturiers à l’âge de 22 ans.

Les individus de la troisième génération font face à plusieurs défis lorsqu’ils intègrent une entreprise familiale. Mais il y a encore plus d’enjeux lorsque vous êtes un millénial qui se joint à une entreprise comprenant majoritairement des baby-boomers. Pour commencer, vous entrez dans le bureau lors de votre première journée de formation en tant que représentant aux ventes internes, et observez cette grande machine qu’ils appellent un « télécopieur ». Vous ne savez pas comment cela fonctionne… D’accord, je plaisante. Je n’étais pas si terrible.

Blague à part, en tant qu’enfant du millénaire, j’ai grandi en utilisant la technologie pour n’importe quoi. Quand on me dit quelque chose, je le cherche dans Google pour m’assurer que l’information est exacte. Je ne compte jamais que sur la parole d’une personne lorsqu’il s’agit d’obtenir des renseignements. Je le vérifie à nouveau. Cela rend mon père fou. Je ne peux pas dire que « Googler » est fait par toute la génération du millénaire, mais je sais que la plupart le font. Lorsque mon père a commencé à faire des affaires, il n’y avait pas Google ou de téléphones intelligents pouvant répondre à une question en quelques secondes, et mettre fin à un argument dans le même délai. Il n’avait pas cette habitude lorsqu’il faisait des affaires avec mon grand-père.

Un autre défi majeur que vous rencontrez en tant que troisième génération est les attentes. Elles viennent à vous de toute part, que ce soit de votre père, de votre oncle ou même du fabricant.

La plupart des fabricants que nous représentons aujourd’hui sont des personnes qui ont commencé à traiter avec mon grand-père, et qui ont ensuite collaboré avec mon père et mon oncle. Lorsqu’une personne de 22 ans entre dans une entreprise dans le cadre du plan de relève, les attentes sont extrêmement élevées ; beaucoup plus élevées qu’avec tout autre nouvel employé. Vous devez exceller dans tout ce que vous faites. Vous devez avoir une meilleure connaissance de tout, car vous allez lentement vous impliquer dans les réunions et les négociations avec les fabricants.

Un troisième grand défi que j’ai eu à relever est le fait que, en tant que millénial, ma vision du travail diffère de celle de mon père, ou de celle de mon grand-père. Mon père vit pour travailler, tout comme mon grand-père le faisait avant lui. Quant à moi, je travaille pour vivre.

Pour moi (et pour la plupart des milléniaux que je connaisse), la vie en dehors du travail est extrêmement importante ; et répondre aux courriels ou aux appels après 20h00 ou pendant la fin de semaine est impensable. Mon père, quant à lui, répond aux courriels et aux appels jusqu’à ce qu’il se couche.

Je ne dis pas que cela est une mauvaise pratique. Nous avons simplement une vision différente du travail. Mais tout revient aux attentes : on s’attendait à ce que je mette autant de temps et d’efforts que mon père – ou mon grand-père – afin de répondre aux appels ou aux courriels le soir, la fin de semaine ou pendant mes vacances. Vous pouvez deviner que ces attentes ont causé certaines frictions.

Un quatrième défi concernait mes relations avec les employés. Étant plus jeune que mon père et mon oncle, j’avais tendance à entretenir une relation beaucoup plus amicale avec les employés. Après un certain temps, je me suis rendu compte que lorsqu’il y avait une problématique, ou que mes collègues ne voulaient pas partager certaines choses avec mon père, ils venaient me voir. J’ai appris rapidement qu’il me fallait réfléchir davantage en tant que patron et non en tant qu’ami, puisqu’un jour, je gèrerais l’embauche et le licenciement. Je devais donc garder une opinion impartiale de tous. C’est quelque chose qui a été difficile à faire : je tentais de faire ma place dans une entreprise, j’étais le plus jeune des employés et, qui plus est, le « le fils à papa ».

Tous ces défis et plusieurs autres – trop nombreux à décrire dans un article – ont été relevés. Mais les supplanter ne fait que vous en apporter davantage. En tant que millénial de troisième génération dans une entreprise familiale, j’ai hâte de voir ce qui s’en vient.

Patrick Laplante est représentant des ventes externes chez Laplante & Associés, un agent manufacturier pour les produits des secteurs électrique, mécanique, commercial, industriel et FEO; www.laplante.co.

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