Bernard Pitre – Président-directeur-général Convectair – NMT – La face cachée du comptable discipliné

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lme43_f_2_Bernard-Pitre_400.jpg19 octobre 2017

par Line Goyette

Bernard Pitre est un être étonnant. Créativité et innovation ne sont pas des mots que nous associons spontanément à un comptable de formation. Ce serait une erreur de le faire dans le cas de Bernard Pitre.  Nous pouvons dire que tout son parcours professionnel, du côté fabricant et du côté distributeur, a comme dénominateur commun le bâtiment : chauffage, climatisation, distribution de produits électriques, mais on raterait certains défis qu’il a relevé au cours de sa carrière en la simplifiant ainsi. Il semble vouloir toujours traverser des obstacles, qu’il appelle aujourd’hui des défis, pour passer d’une étape à l’autre de sa carrière.

Après ses études collégiales, Bernard est victime d’un accident de travail. C’est en poursuivant sa formation universitaire de soir qu’il obtient son diplôme en comptabilité de l’Université du Québec à Montréal. Diplôme en poche, il amorce sa carrière dans un contexte politique et économique où le Québec offrait la possibilité de créer de nouvelles entreprises innovantes. C’est ainsi que Convectair, dont il est aujourd’hui le président-directeur-général, voit le jour. Il établit le premier plan comptable de la nouvelle entreprise alors franco-québécoise à parts égales et y est contrôleur jusqu’en 1996, moment où il prend également la direction des ventes. Ne voyant plus de défi à relever, il quitte l’entreprise pour une première fois en 2000 et va du côté de la distribution, chez Westburne, où il reste jusqu’à son retour chez Convectair à la fois en tant que directeur général et directeur des ventes.

Appelé à nouveau par la passion des défis, il quitte l’entreprise pour une deuxième fois en 2009 et travaille pour un distributeur en isolation mécanique. Des défis, il en trouve, et ils sont d’autant plus formateurs qu’inattendus pour ce gestionnaire avec un important bagage de connaissances. « Je me suis retrouvé face à un réseau à reconstruire et je devais évoluer parmi des entreprises que je connaissais beaucoup moins bien que celles du secteur électrique. J’y ai acquis une grande confiance en moi et j’ai réalisé que si l’on réussit à créer un Momentum, on crée aussi un réseau. C’est la leçon que j’ai retenue de cette expérience et elle me fut très utile, jusqu’à ce que trois ans plus tard… Convectair me rappelle. » Il profite de ses vacances estivales et se rend sur place à Paris, prêt à écouter ce qu’on avait à lui proposer. Autour de la table, le président et huit autres hauts dirigeants de l’entreprise. On lui demande pourquoi il a quitté l’entreprise deux fois auparavant. « J’ai spontanément répondu, que c’était pour apprendre à être un meilleur président pour Convectair. » Bonne réponse, il dirige depuis l’entreprise au Canada. Un défi à la hauteur de sa philosophie de vie. « Mes filles, il en a trois, grandissaient et je suis devenu un ardent défenseur de la sobriété énergétique. Je voulais faire ma part pour sauver la planète et assurer un meilleur avenir environnemental pour mes petits-enfants. Je peux le faire chez Convectair ».

Lancé il y a quelques semaines, l’écosystème de connectivité baptisé Connectair a tout pour le retenir et lui permettre de s’exprimer. Pour gérer ce nouveau système, Bernard Pitre n’hésite pas à retourner sur les bancs d’école et se joint au programme Mosaïc des HEC de Montréal. Il participe à l’École d’été en management de la création dans l’économie de l’innovation avec d’autres professionnels et décideurs, consultants en management, professeurs, chercheurs et étudiants de 2e et 3e cycles de disciplines diverses. Il s’agit d’un programme intensif de 20 jours qui offre l’occasion de comparer les pratiques de créativité de milieux aussi divers que les mondes scientifique, industriel ou artistique. « Depuis que j’ai participé à ce programme, je ne pense plus de la même façon, mes collaborateurs sont devenus une source d’inspiration et je m’applique à créer des communautés de créativité, des communautés de pratiques, autrement dit un middleground pour Convectair. Cette nouvelle vision m’a permis de lancer ce défi de Connectair (été 2017). Il faut apprendre à innover dans notre part de marché et dans notre façon de nous adresser à ce marché. J’ai voulu rendre l’internet des objets palpable, avec une plateforme ouverte en constante évolution. Les nouvelles technologies permettent d’améliorer la vie des gens et tous les rêves sont permis ». 

Nous terminons l’entretien avec des questions rapides et des réponses spontanées.

Quelles sont, d’après vous, les décisions les plus difficiles à prendre en tant que dirigeant d’entreprise? Le plus difficile c’est de mettre les collaborateurs au bon endroit là où ils seront heureux. Mon plus grand regret en tant que comptable, c’est que nous ne pouvons mettre de valeur sur le capital humain alors que c’est certainement l’une des plus grandes richesses d’une entreprise.

Si vous pouviez changer une chose dans notre industrie, quelle serait-elle? Si j’avais un souhait à formuler pour notre industrie, ce serait de ne pas avoir peur d’innover et de devenir un acteur du changement, surtout dans le contexte des changements climatiques. Il faut rester créatif. Dans 10 ans, 75 % de la force de travail sera composée des milléniums. C’est la raison pour laquelle l’on doit les inclure avec nous maintenant. Ils sont la clé de l’innovation.

Quelle place occupe la vie associative dans votre vie personnelle et professionnelle? Bernard a fait deux mandats sur le conseil d’administration d’ÉFC Canada et a siégé sur celui d’ÉFC – Section Québec. Il est actif également au niveau communautaire et siège à la Fondation de l’hôpital Sacré-cœur de Montréal, hôpital où il fut alité pendant 3 mois à la suite de son accident de travail en 1980. « Mon avenir alors devait être celui d’un agent de sécurité et le sport devait être banni à jamais. Avec leur aide j’ai pu relever cet énorme défi et aujourd’hui je pratique les arts martiaux, le tennis, le golf, le ski de fond, la pêche au saumon. »

Une source d’inspiration dans votre vie

J’en ai plusieurs, j’ai eu deux mentors, un oncle qui a étudié à Harvard et qui a gravité dans les hautes sphères économiques et Gilles Charest, président de Médiabec/Publicis qui suit ma carrière depuis 30 ans. Mais ma grande inspiration vient surtout de deux hommes d’exception qui sont le Dalai Lama, que je suis allé rencontrer, et Martin Luther King pour son discours I have a dream qui me bouleverse chaque fois que j’y reviens et qui est toujours d’actualité.

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