Pour une politique qualitative de l’éclairage urbain dans le plan d’urbanisme

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lme11_f_2_arpin_400.jpg8 mars 2017

Éléments de composition et mise en lumière 

Par Gilles Arpin

Tel que vu précédemment l’analyse du contexte permet  d’établir le répertoire et la hiérarchie des éléments de compositions parmi les voies, les espaces ouverts, les bâtiments. L’analyse débouchera sur l’établissement de critères de design fonctionnels : perception diurne et nocturne du mobilier d’éclairage, implantation type de lampadaires, hauteurs de montage des sources, niveaux d’éclairement, uniformité; et d’un programme d’ambiances : objets à mettre en valeur, hiérarchie des puissances et des contrastes, direction du flux lumineux; tout deux, le fonctionnel et l’ambiance, cherchant à rendre le lieu sécurisant et confortable. Aussi pourra-t-on délimiter des zones qui nécessitent la protection du ciel nocturne ou d’autres où l’ambiance sera plus ou moins déterminante pour les activités humaines.

Les critères de design fonctionnel peuvent paraître évidents et objectifs. On peut trouver aisément dans l’IES handbook ou d’autres publications les recommandations à cet effet. Il faut toutefois veiller à ne pas abuser de la puissance et des éblouissements potentiels pour ne pas ruiner les efforts de création d’ambiance.  La lumière d’ambiance sera toute aussi nécessaire pour sécuriser un site que la lumière fonctionnelle. Rappelons nous que les gens en auto, à bicyclette ou à pied regarde droit devant et que la lumière sur les parois verticales contribuent autant que la lumière au sol à l’appréciation de l’espace et sa sécurisation.

Tout fonctionnel que soit l’éclairage des voies de circulations certaines approches peuvent servir à exprimer la géographie du site ou l’interprétation qu’on se fait des voies de circulation. Par exemple une implantation de lampadaire en parallèle accentue la perception d’une pente alors qu’une implantation en quinconce adoucira notre perception de la pente. Pour l’automobiliste des lampadaires de 8 ou 10 mètres munis d’une lanterne routière peuvent induire une impression qui porte le conducteur à accélérer alors que l’implantation en alternance ou uniforme d’un fût de 5 mètres à lanterne urbaine (post-top) prêtera à la voie un caractère piéton propre à ralentir ses ardeurs.

Le programme d’ambiance lui est plus subjectif et souvent plus intéressant.  Les éléments de compositions qui le constituent sont aussi plus variés. Il peut s’agir par exemple de bâtiments, d’arbres ou de plans d’eau. Chacun de ses éléments doit être considérés avec rigueur.

S’il s’agit de façades il est important de distinguer, à mon avis, 3 éléments constitutifs de la lecture d’une façade : Le rez-de-chaussée (du sol à l’entablement), le corps ou la flèche du bâtiment (selon le type) et le faîte (corniche, clocheton, dôme… ou rien). De plus il faudra se préoccuper des matériaux, de la texture et de la teinte.

Pour les arbres on doit répertorier l’essence, le port (colonnaire, parapluie…) la densité de la frondaison, les teintes saisonnières. Les plans d’eau peuvent être traités de diverses manières. S’il s’agit d’une fontaine, la densité des jets est le plus important des facteurs pour déterminer l’approche d’éclairement; s’il s’agit d’un étang il faut appréhender la surface comme un miroir, c’est-à-dire se préoccuper de ce qui se reflétera dans l’eau ou alors travailler dans l’eau.

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