Patrick Deschamps – Trouver sa place dans l’industrie électrique et y rester

16 mars 2016

Laurence Rocher-Brassard

Patrick Deschamps, père d’une fillette de 10 ans, est depuis peu vice-président aux ventes commerciales chez Contact Delage.

Étudiant au cégep, il a fondé une petite entreprise de tonte de gazon. C’est en travaillant sur les aspects ventes et marketing de son entreprise qu’il a réalisé qu’il aimait ce domaine. Pendant les deux années suivantes, il a travaillé chez un concessionnaire automobile, mais les horaires n’étaient pas compatibles avec sa vie de famille. Il est alors retourné aux études en commerce international.

En 2002, il fait la rencontre du président actuel de Contact Delage, Guy Goupil, dans une réunion familiale. Ensemble, ils discutent carrière. Coup de cœur pour Patrick Deschamps. À 24 ans, il débutait aux ventes internes chez Contact Delage, pour ensuite occuper le poste de représentant sur la route. Plusieurs années plus tard, il devient directeur des ventes et le restera pendant un peu plus de 4 ans, jusqu’à sa nomination récente en tant que vice-président aux ventes commerciales. Il aime tellement son travail qu’il est un associé de l’entreprise depuis 7 ans. 

Outre son poste à Contact Delage, il est président de la région du Québec du Réseau des jeunes professionnels de l’Électro-Fédération Canada et fait partie du conseil d’administration de l’ÉFC. 

Ce passionné de bateau et guitariste à ses heures dit avoir accueilli un grand nombre de personnes dans l’industrie et veut poursuivre dans cette voie. « Ils nous suivent parce qu’on a une passion, on veut faire changer les choses. »

La relève

Il nous dévoile n’avoir jamais pensé travailler dans l’industrie électrique avant de rencontrer Guy Goupil. Bien qu’il ait eu un père électrotechnicien de formation et que l’électricité l’a toujours fasciné.

Il a d’ailleurs remarqué que l’industrie électrique est rarement le choix de carrière des jeunes et cela devient un enjeu primordial. Selon lui, le manque flagrant de relève et de jeunes impliqués crée un trou dans nos ressources humaines. Des actions sont prises avec l’Électro-Fédération Canada afin d’attirer les jeunes dans notre secteur. Par exemple, des tours sont organisés dans les formations pour les futurs électriciens, dans le but de les informer de toutes les possibilités de l’industrie électrique, dans le cas, par exemple, où certains ne voudraient plus continuer comme électriciens.

Outre attirer les jeunes, il faut également être en mesure de les garder. C’est d’ailleurs en partie pour cette raison qu’il a accepté la chaise régionale du Québec pour le Réseau des jeunes professionnels. Le but étant de permettre aux jeunes de connecter et de progresser dans l’industrie, qu’ils soutiendront éventuellement.

Une industrie tissée serrée

Patrick décrit l’industrie électrique comme étant «proche et simple. » La proximité entre les membres est importante et les gens sont chaleureux et accueillants. Même lorsque l’on rencontre le président d’une grosse compagnie, on est considéré comme un égal et appelé par notre prénom. On ne sent pas la compétition qu’il y a forcément entre les compagnies. Au Québec, cette industrie est un petit monde et on finit par se connaitre. Le respect en est la base. Il nous mentionne à la blague « L’industrie électrique c’est comme la mafia, une fois que tu es rentré, tu n’en sors plus. »

Les développements au sein de l’industrie

Nous sommes à une ère de changement sur plusieurs volets et les innovations vont évoluer de plus en plus rapidement.

Selon Patrick, l’énergie, l’économie d’énergie et le stockage sont des enjeux primordiaux pour le futur de la planète. Il nous donne l’exemple de Tesla, qui a développé la Powerwall, un bloc de batteries en mesure d’emmagasiner de l’énergie à la maison ou dans les commerces. Elle permet de la redistribuer plus tard, aux besoins, par exemple, lors de pannes d’électricité. L’énergie la plus propre de toutes est celle qui n’est pas utilisée! Donc, l’économie d’énergie réalisée par le contrôle d’éclairage et les nouvelles sources d’éclairage (LED, OLED,…) continuera de bouleverser notre industrie. Le développement de la puissance de l’électronique et l’informatique va apporter de profonds changements à nos habitudes de vie et notre industrie va y participer sans aucun doute.

Les tarifs en électricité étant bas au Québec, nous sommes quelque peu en retard sur les innovations, mais les changements vont parvenir à nous. « Avec ces phénomènes, notre industrie sera de plus en plus connue du grand public […] et nos travailleurs seront de plus en plus spécialisés. »

Sans mentionner le secteur des objets connectés, qui est encore dans ses premiers pas. L’électricité étant au cœur du projet, notre industrie sera d’autant plus sollicitée.

Lorsqu’on a le pied à l’intérieur de l’industrie

Sans hésiter, Patrick mentionne l’importance de soigner sa réputation. L’industrie étant petite, une réputation se crée rapidement, mais elle se défait tout aussi vite. Il affirme qu’« avec les nouvelles générations, les gens sont un peu moins attachés à leurs employeurs. C’est d’autant plus important de faire attention à notre nom et à notre réputation. » Il mentionne souvent à ses employés qu’« aujourd’hui, tu travailles chez Contact Delage. La chose la plus importante c’est ton nom. Peut-être que dans 5 ans, dans 10 ans, tu vas vouloir être ailleurs, mais si ton nom est sali, ça va être difficile. »

Pour finir, il mentionne que « si tu as moindrement du talent et de la détermination, tu auras un travail à vie dans l’industrie électrique. »

Espérons que la relève soit à nos portes et que nous sachions la conserver.


Laurence Rocher-Brassard est rédactrice en chef de Le monde de l’électricité en ligne.

 

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