Développements récents de l’économie canadienne, 2020 : COVID-19, deuxième édition

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canada400Par Guy Gellatly et Carter McCormack

4 juillet 2020

En mars, le produit intérieur brut (PIB) réel a baissé de 7,2 %, alors que les fermetures attribuables à la COVID-19 ont eu de graves répercussions sur la production des industries de service. Au premier trimestre, le PIB réel s’est replié de 2,1 %, la baisse trimestrielle la plus importante observée depuis le début de 2009. Des réductions considérables des ventes relatives à l’automobile ont contribué aux fortes baisses de l’activité économique, alors que les fermetures ont été maintenues en avril. Le commerce de marchandises en avril a atteint son point le plus bas en près d’une décennie, tandis que les ventes du secteur de la fabrication ont diminué de près de 30 %. En avril, les ventes au détail ont diminué de plus du quart. Une estimation provisoire du PIB réel, diffusée par Statistique Canada à la fin de mai, laissait entrevoir une baisse d’environ 11 % en avril (graphique 1).

À la suite de pertes d’emploi qui se sont chiffrées de trois millions en mars et en avril, le nombre d’emplois a augmenté de 290 000 en mai, surtout en raison des gains observés au Québec, alors que les restrictions visant l’activité économique ont été assouplies. En mai, le taux de chômage a augmenté pour atteindre un niveau record de 13,7 %, alors que le nombre de personnes à la recherche d’un emploi a affiché une hausse considérable puisque les chercheurs d’emploi ont réintégré la population active. Cependant, 1,4 million de Canadiens voulaient travailler en mai mais n’ont pas cherché d’emploi, tandis que plus du tiers de la population active potentielle au Canada est demeurée entièrement ou partiellement sous-utilisée.

Baisses marquées du commerce de marchandises et de la fabrication alors que les usines interrompent leurs activités

En avril, les fermetures économiques découlant de la COVID-19 ont eu de lourdes répercussions sur le flux du commerce canadien. Les interruptions d’activités dans les industries de la fabrication et les industries axées sur les consommateurs, conjuguées aux baisses marquées des prix de l’énergie, ont poussé le commerce total de marchandises à son plus faible niveau mensuel en près de 10 ans. Les exportations de marchandises ont diminué de 30 % en avril pour se situer à 32,7 milliards de dollars, et les importations de marchandises ont fléchi de 25 % pour se situer à 35,9 milliards de dollars. La baisse de l’activité commerciale observée en avril est presque entièrement attribuable au ralentissement du commerce entre le Canada et les États-Unis, ce qui témoigne du degré élevé d’intégration économique entre les deux pays.

Des baisses prononcées dans le commerce lié à l’automobile ont grandement contribué à la diminution de l’activité commerciale en avril. Les exportations de véhicules automobiles et de pièces pour véhicules automobiles ont fléchi de plus de 80 %, les fermetures généralisées ayant eu des répercussions sur la fabrication de véhicules automobiles au Canada comme aux États-Unis (graphique 4). La diminution des expéditions de véhicules automobiles et de pièces pour véhicules automobiles a été responsable de plus du tiers de la baisse globale des exportations canadiennes. Dans la même veine, les importations de véhicules automobiles et de pièces pour véhicules automobiles, qui ont reculé de près de 80 % en avril, étaient à l’origine de plus de la moitié de la baisse globale des importations canadiennes.

Des baisses prononcées dans le commerce lié à l’énergie ont aussi contribué à la diminution de l’activité commerciale en avril. Les exportations de produits énergétiques ont reculé de plus de 40 %, sous l’effet de la baisse marquée des prix et de la diminution des volumes, et les importations de produits énergétiques ont fléchi de plus de 50 %. En avril, les exportations et importations inférieures de biens de consommation ont également été des facteurs contributifs, alors que les fermetures économiques ont eu des répercussions sur la demande de produits de consommation. Le commerce international de services du Canada a aussi accusé une forte baisse, attribuable notamment à la réduction marquée des services de voyages en raison de la fermeture des frontières découlant de la COVID-19.

Après avoir diminué en mars pour s’établir au niveau le plus bas en presque quatre ans, les ventes du secteur de la fabrication ont diminué de près de 30 % en avril, quatre établissements sur cinq ayant déclaré que la COVID-19 avait eu des répercussions sur leurs activités. En avril, les ventes totales du secteur de la fabrication étaient de 36,4 milliards de dollars, bien au-dessous du niveau mensuel le plus bas (38,3 milliards de dollars) observé pendant la récession de 2008-2009. Environ le tiers du déclin d’avril reflétait des ventes moins élevées de véhicules automobiles et de pièces de véhicules automobiles, qui ont diminué de plus de 90 % avec l’interruption des opérations des usines de montage et de plusieurs fournisseurs de pièces de véhicules automobiles au Canada. Les ventes des produits du pétrole et du charbon ont diminué de 46 % en avril, les raffineries ayant freiné leur production en réponse à la faible demande. Après s’être raffermies en mars, les ventes des fabricants d’aliments ont fléchi de 13 % en avril tandis que l’impact de la COVID-19 sur les usines de transformation de la viande se faisait ressentir.

Inflation totale négative des prix à la consommation

L’Indice des prix à la consommation a diminué de 0,2 % d’une année à l’autre en avril, la baisse des prix de l’énergie ayant fait passer le taux global au-dessous de zéro pour la première fois depuis septembre 2009. Les prix de l’essence, mesurés d’une année à l’autre, ont reculé de 39,3 % en avril, la plus forte baisse à ce jour.

Le taux global a continué à présenter des valeurs négatives en mai tandis que les prix à la consommation, mesurés d’une année à l’autre, ont fléchi de 0,4 %. Tandis que les prix aux stations-service ont augmenté d’avril à mai, comme plusieurs pays ont commencé à assouplir les restrictions liées à la COVID-19, les prix de l’essence en mai sont demeurés inférieurs de 30 % à ceux du mois de mai de l’an dernier. Sans tenir compte des prix de l’essence, l’inflation relative aux prix à la consommation a ralenti pour s’établir à 0,7 % en mai, l’augmentation d’une année à l’autre la plus petite depuis le début de 2013.

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