État de l’énergie au Québec 2019

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rapport_hec_400.jpg29 janvier 2019

L’engouement de plus en plus grandissant vers la transition énergétique amène plusieurs occasions aux Québécois de prendre part au mouvement, mais leurs habitudes énergétiques les empêchent d’en tirer pleinement profit. Un alignement plus étroit entre les mesures pour la transition énergétique, la lutte aux changements climatiques et la mobilité durable est donc nécessaire pour rectifier le tir. C’est le principal
constat de la 5e édition de l’État de l’énergie au Québec, un bilan annuel publié par la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal qui rassemble les données les plus récentes sur le secteur de l’énergie dans un contexte de décarbonisation. Cette édition a été réalisée en collaboration et avec le soutien financier de Transition
énergétique Québec.

Le paradoxe persiste en matière d’énergie et de lutte aux changements climatiques. « D’un côté, le Québec fait l’envie de ses voisins, avec près de 50 % de l’énergie utilisée provenant de sources renouvelables, et des surplus d’électricité propre pouvant être exportés », explique Pierre-Olivier Pineau, coauteur du rapport et professeur titulaire de la Chaire. « De l’autre, les Québécois continuent d’investir des montants records dans l’achat d’un nombre toujours croissant de gros véhicules à essence et de maisons sans cesse plus grandes – des tendances qui
compromettent l’atteinte des cibles que s’est fixées le gouvernement pour réduire de 40 % la consommation de produits pétroliers et de 37,5 % des émissions de GES d’ici 2030. »

Le Québec fait également face à un paradoxe avec les véhicules électriques. « Ceux-ci sont en progression, mais si leur déploiement se réalise à grande échelle, d’ici 2030, le défi de la gestion de la pointe de demande sera amplifié dans le réseau de distribution d’électricité », souligne M. Pineau. « Face à la pénétration de nouvelles technologies, des changements de structure tarifaire devront impérativement être repensés pour assurer le bon
fonctionnement du réseau d’électricité. »

Quelques faits saillants :

  • Le Québec est un gros consommateur d’énergie par habitant (193 gigajoules [GJ]). Moins que les États-Unis (196 GJ) et le Canada (221 GJ), mais beaucoup plus que l’Allemagne (114 GJ) ou la Norvège (164 GJ) qui ont des climats et des industries comparables.
  • Les émissions de GES liées à la consommation d’énergie du secteur industriel ont diminué de 20 % entre 1990 et 2016 (selon données de l’OEÉ), mais l’intensité de leurs émissions par unité d’énergie est demeurée plutôt stable. Ceci suggère qu’il y a peu, globalement, de décarbonisation des sources d’approvisionnement d’énergie dans ce secteur.
  • L’engouement des Québécois pour les VUS continue de croître au détriment des voitures : les ventes de voitures ont baissé de 28 % depuis 1990, comparativement aux ventes de camions qui ont connu une hausse de 246 %.
  • Parmi les 3,7 millions de Québécois qui exerçaient un emploi en 2016 et se déplaçaient chaque jour de la semaine pour aller travailler, 78 % déclaraient utiliser principalement un véhicule privé : le covoiturage demeure faible (10 %) par rapport à l’utilisation d’un véhicule en solo (68 %).
  • Dans toutes les régions du Québec, il y a un plus grand nombre de véhicules par habitant et la proportion de camions légers est partout en croissance. En 2017, c’est à Montréal (et dans le Nord du-Québec) qu’on trouvait le moins de véhicules par habitant : 381 par 1 000 habitants (et 328 dans le Nord-du-Québec). C’est en Gaspésie qu’on en a le plus : 734 par 1 000 habitants. Montréal et Laval accueillent la plus faible proportion de camions légers (34 %), alors que cette proportion dépasse les 50 % en Gaspésie, en Abitibi-Témiscamingue, sur la Côte-Nord et dans le Nord-du-Québec (72 %).
  • Le nombre de véhicules par 1 000 habitants croît de manière constante depuis 1990, ce qui contribue non seulement aux hausses de la consommation de produits pétroliers et d’émissions de GES, mais également à celle de la congestion routière.
  • En 2016, 54 % de l’énergie qui s’écoulait dans le système énergétique québécois était perdue et n’apportait aucune valeur ajoutée à l’économie.
  • En 2018, près de 94 % des approvisionnements en pétrole du Québec provenaient de l’Ouest canadien et des États-Unis, comparativement à 14 % en 2013. Pour le gaz naturel, environ 57 % de l’approvisionnement d’Énergir s’effectuait au carrefour gazier de Dawn (Ontario) et 40 % à partir d’Empress (Alberta). Dawn est un carrefour connecté à plusieurs grands bassins d’approvisionnement en Amérique.

Pour en savoir plus, consultez l’État de l’énergie au Québec 2019, rédigé par Johanne Whitmore et Pierre-Olivier Pineau disponible en ligne: http://energie.hec.ca/wp-content/uploads/2018/12/EEQ2019_WEB.pdf

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